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Claude Perdriel, président fondateur du Groupe Nouvel Observateur, était hier l’invité de l’Association des journalistes médias

Claude Perdriel, président fondateur du Groupe Nouvel Observateur, était hier l’invité de l’Association des journalistes médias
Quelques semaines avant que l’acquisition du Nouvel Observateur par LML, les actionnaires du Monde, soit effective (voir archive), Claude Perdriel, président fondateur du Groupe Nouvel Observateur, était hier jeudi 20 mars l’invité de l’Association des journalistes média (AJM). Il a dit…
Au sujet de la vente :
«J’ai considéré que je ne pouvais pas vendre Le Nouvel Observateur, que je devais le donner. (…) Sa valeur réelle est très largement supérieure aux 4,1 millions d’euros que rapporte la vente. (…) Vendre à bas prix me permet de garder un poids moral important quant au respect de la ligne et de l’âme du Nouvel Observateur.»
«Cet argent va me permettre d’investir dans Challenges et Sciences et Avenir.»
«Le Monde a probablement autant, sinon plus, besoin de s’associer au Nouvel Observateur que Le Nouvel Observateur de s’associer au Monde.»
 
Au sujet des autres titres du groupe : 
«Science et Vie est un peu trop compliqué à lire. On va plus le vulgariser. Notre objectif est d’approcher les 300 000 exemplaires d’ici un an.»
«Challenges est un remarquable journal : son concept est bon. Il faut le faire plus connaître, en faisant 4 ou 5 fois par an des étincelles.». «On va faire un quotidien du soir sur tablette pour Challenges, d’ici deux mois».
«Le petit défaut d’Obsession est qu’il ne faut pas confondre les suppléments des quotidiens, qui sont des hebdomadaires, et les suppléments des hebdomadaires, qui doivent être quasiment des magazines mensuels. (…) Obsession doit se différencier plus du Nouvel Observateur et être un peu plus féminin.»
 
Au sujet de la presse et du digital :
«Depuis 3 ans, il y a de plus en plus de lectures approfondies sur les tablettes et même sur les smartphones. L'écriture d’articles longs a maintenant droit de cité sur ses supports.»
«L'univers médiatique que je défends est menacé, y compris par Internet, où les vidéos l’emportent. Et les vidéos, c’est un univers très lointain du nôtre.»
«Je ne crois pas au payant sur Internet. En tout cas absolument pas sur le généraliste.» «Et j’ai plus envie de travailler pour 1,8 million d’internautes en gratuit que d’être lu par 10 000 personnes en payant». 
Au sujet du métier de journaliste et de la presse d’opinion :
«Je crois au métier de journaliste. C’est un élément primordial et intrinsèque de la démocratie et de la morale. (…) Les journalistes qu’ils soient de gauche ou de droite sont utiles à condition que leurs éthiques passent avant leurs opinions. Comme les scientifiques, notre métier c’est toujours d’aller plus en avant dans la recherche de la vérité pour la dire.» 
«Etre de gauche dans ce métier, cela se voit surtout dans le choix des sujets de société que l’on traite (avortement, homosexualité…).»
«L’économie, ce n’est ni de droite ni de gauche. C'est sans morale, c'est un jeu.»
«Les journalistes et les directeurs de rédaction sont des artistes. On fait un objet unique. On l’a raté ou on l’a réussi.» «Le talent, ça compte.»
«Il faut savoir faire des couvertures qui ne vendront pas mais qui sont celles de notre ADN, des idées que nous défendons. Et aussi parfois des couvertures qui intéressent les gens.»

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