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En haut de l’affiche

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Image générée par l'IA.

Voici l’édito du dimanche 22 septembre 2024.
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Je n’étais pas à l’Olympia pour écouter Xavier Niel. Parce que je n’étais pas au courant de son show mais il est probable que même si je l’avais su, je n’y serais pas allé. Non que j’aie quoique ce soit contre ce garçon au contraire, mais j’avoue que payer pour écouter quelqu’un raconter comment il est devenu milliardaire ne m’enthousiasme pas. J’ai pourtant longtemps cru que moi aussi, j’accumulerais un jour une fortune mais le temps passant, la lucidité et une forme de sagesse – ou de paresse – m’ont fait comprendre que non seulement cela n’arriverait pas mais que cela n’avait absolument aucune importance. Pour autant, j’ai une certaine sympathie pour le fondateur de Free et il semble que son passage sur scène ne m’aurait probablement pas déçu. Comme tous les gens qui ont réussi, il a tendance à donner des leçons – la preuve — mais il faut reconnaître qu’il le fait avec un certain sens de l’autodérision que j’apprécie assez. J’ai d’ailleurs plusieurs fois tenté de l’interviewer. Ayant obtenu son 06 par l’intermédiaire d’un ami, je lui avais envoyé un SMS pour formuler ma demande. J’avais terminé mon message tellement long qu’on aurait dû appeler ça un LMS par une formule banale dans laquelle je lui disais espérer que cette proposition l’intéresserait.

Timide politesse

Dans ce genre de cas, avec ce genre de personnage, vous savez que la probabilité d’une réponse est infinitésimale. Pourtant quelques minutes plus tard, il me répondait, « Non, mais merci ». Court, mais poli. Sur le coup, j’ai pris cela pour une forme de timidité. Pas découragé, j’ai réessayé quelques années plus tard avec le même résultat et en ressortant de cette expérience avec un sentiment mélangé. J’ai apprécié qu’il me réponde mais je n’ai naturellement pas aimé la réponse. L’un de ses concurrents qui a défrayé la chronique il y a quelques années en achetant force chaînes, réseaux de télévisions radios et autres médias, n’a jamais fait cet effort en dépit de mes demandes par tous les canaux possibles. Mais plus que mon ego qui en a vu d’autres, c’est sa posture qui m’a dérangé. Car je suis un peu gêné quand des personnes qui possèdent ou contrôlent des médias se retranchent derrière leur méfiance des journalistes pour justifier leur silence. C’est évidemment leur droit le plus strict et je comprends qu’ils préfèrent raconter leur réussite plutôt que de détailler leur vision du secteur de la communication. Pourtant, je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a là quelque chose de contradictoire. Bon, j’ai toujours été trop naïf pour devenir milliardaire. Mais assez pour être journaliste.

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