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Arnaud Lagardère reprend la tête de son groupe après une décision de justice

Arnaud Lagardère reprend la tête de son groupe après une décision de justice
Arnaud Lagardère est redevenu le PDG vendredi grâce à une décision judiciaire en sa faveur.

Deux mois après avoir été obligé par la justice de quitter la tête du groupe français de médias et d’édition qui porte son nom, Arnaud Lagardère en est redevenu le PDG vendredi grâce à une décision judiciaire en sa faveur.

Ce retour a été rendu possible par « la levée partielle de la mesure d’interdiction de gérer qui avait été prononcée » à l’encontre d’Arnaud Lagardère, a indiqué le groupe dans un communiqué.
Le dirigeant de 63 ans avait abandonné le 30 avril ses mandats exécutifs, dont celui de PDG, après avoir été inculpé dans le cadre d’investigations sur le financement de dépenses personnelles par ses sociétés.
Ses avocats, Me Sébastien Schapira et Me Dimitri Grémont, avaient fait appel, ce qui a abouti à cette décision de justice en sa faveur. Sa mise en examen reste néanmoins effective par ailleurs.

Cette décision l’autorise à « gérer Lagardère SA », a confirmé une source judiciaire. Par conséquent, le conseil d’administration de Lagardère s’est réuni vendredi et a « désigné, à l’unanimité », Arnaud Lagardère comme PDG, a indiqué le groupe dans son communiqué.
Un conseil d’administration chez Hachette Livre, premier éditeur en France, doit également se réunir « très prochainement » pour réinstaller Arnaud Lagardère à son poste de PDG.

Le « soutien » de Bolloré

Cité dans le communiqué, Arnaud Lagardère a remercié pour leur « confiance » et leur « soutien » les administrateurs et les actionnaires du groupe, « et plus particulièrement le premier d’entre eux, la famille Bolloré ».

Après la mise en retrait d’ Arnaud Lagardère, l’intérim avait été assuré par Jean-Christophe Thiery, président du conseil de surveillance du Groupe Canal+.
Lagardère a été racheté fin novembre par Vivendi, contrôlé par Vincent Bolloré.
Ce groupe, ancien empire aéronautique et médiatique, a été bâti par Jean-Luc Lagardère, le père d’Arnaud. Ce dernier en a hérité à la mort du premier en 2003.

Lagardère possède un réseau de boutiques dans les gares et aéroports (enseignes Relay, magasins Duty Free), des salles de spectacle célèbres (Casino de Paris, Folies Bergère…), des médias (Europe 1, Le Journal du Dimanche…), ou encore le numéro un français de l’édition, Hachette Livres.

Arnaud Lagardère avait été mis en examen le 29 avril à l’issue d’une journée d’interrogatoire par des juges d’instruction financiers.

Il avait été entendu dans une information judiciaire ouverte par le parquet national financier (PNF) en avril 2021, pour des faits présumés commis entre avril 2009 et décembre 2022.

Démantèlement

Arnaud Lagardère est soupçonné d’avoir « fait financer son train de vie et ses dépenses personnelles en puisant dans les fonds des sociétés Lagardère SAS et Lagardère » (LCM), avait indiqué une source judiciaire au moment de la mise en examen.

Le groupe avait pour sa part assuré que cette mise en examen portait « essentiellement sur des faits concernant des sociétés personnelles lui appartenant intégralement et n’impliquant aucune société du groupe Lagardère ».

« S’agissant de Lagardère SA, la mise en examen d’Arnaud Lagardère concerne uniquement des faits datant de 2018 et 2019, qualifiés d’achat de vote, d’abus de pouvoir et de diffusion d’information fausse ou trompeuse, faits qu’il conteste fermement », avait affirmé le groupe.

Un long feuilleton

Cet épisode judiciaire est le dernier en date dans un long feuilleton qui a vu l’héritier Lagardère perdre son aura et solder au fil des années le groupe fondé en 1992 par son père Jean-Luc. Cet empire était le fruit de la fusion entre l’avionneur Matra et l’éditeur Hachette.

Dans la décennie suivant la mort de Jean-Luc Lagardère, son fils s’est endetté, a cédé la branche aérospatiale EADS et vendu plusieurs médias.

Il a renoncé en 2021 à la commandite par actions, statut créé par son père qui leur a permis à tous les deux successivement de diriger le groupe Lagardère avec moins de 10% du capital, précipitant ainsi le démantèlement de l’empire familial.

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