Alain Duhamel, 84 ans, journaliste politique dont la voix et le visage accompagnent le public depuis plus de 50 ans, a annoncé qu’il effectuait sa « dernière » rentrée des classes médiatique lundi sur BFMTV, où il officie.
« C’est la dernière (rentrée des) classes », a assuré le chroniqueur. « J’ai commencé en 1965, il fallait que je divorce soit avec BFMTV soit avec ma femme ».
« En 1965, pour ma première réalisation visible, j’ai écrit une série de deux papiers en deux jours de suite dans Le Monde sur la sociologie des électorats du général De Gaulle », a-t-il rappelé sur le plateau de la chaîne d’info.
« Ce qui m’a valu mon premier problème avec le ministre de l’Information de l’époque, Alain Peyrefitte, qui n’était pas content du tout car, en substance, j’avais écrit que le général De Gaulle représente le peuple mais que les catégories populaires n’ont pas voté pour lui ».
Sept présidences successives
Il date ses débuts « à la télé, avec une émission, en 1970 quand j’avais 30 ans ». BFMTV a déniché des images d’une intervention télévisée en 1967. « C’était pour l’émission Lectures pour tous, j’avais écrit avec Jacques Fauvet, à l’époque rédacteur en chef du Monde, une histoire du Parti communiste en deux tomes ». Et pour les besoins d’un débat dans « Lectures pour tous », Jacques Fauvet « avait préféré » que ce soit le jeune Alain Duhamel qui s’en charge.
Membre de l’Académie des sciences morales et politiques, auteur d’une vingtaine d’ouvrages, pilier de l’enseignement à Sciences-Po, Alain Duhamel a donc commencé sa carrière en couvrant la décennie 1960 et le régime gaulliste, puis les sept présidences successives, de Georges Pompidou à Emmanuel Macron.
Il a co-animé plusieurs célèbres émissions télévisées comme « A armes égales » (années 1970, première chaîne), « Cartes sur table » (1977-81, Antenne 2), « L’heure de vérité » (années 1980 et 1990, France 2) ou « 100 minutes pour convaincre » (2002-05, France 2). Il a rejoint BFMTV en 2019.
Début 2007, devant des étudiants de l’Institut d’études politiques de Paris, il avait dit qu’il voterait François Bayrou à la présidentielle, ce qui lui a valu une brève suspension des antennes de France Télévisions et de RTL.
