100%media : Quelles sont les implications de l'évolution de la digitalisation dans les lectures presse dans la dernière vague de l'étude One d'Audipresse ?
Nicolas Cour : Nous assistons à une véritable envolée des lectures numériques des marques de presse. A ce titre, il est important de souligner que l’équipement en tablettes des Français a été multiplié par 2,5 en un an et aujourd’hui, plus de 40% disposent d’un smartphone. L’ère du «Multi Reading» se confirme et, en 2012/2013, 33% des lectures numériques s’effectuent sur mobiles et tablettes, à comparer aux 24% d’il y a un an… En parallèle, les lectures «papier» se maintiennent et, élément important, les «hyper-connectés» (possesseurs à la fois d’un ordinateur, d’un smartphone et d’une tablette) lisent plus de titres de presse papier que la moyenne des Français (7 titres vs 6,4 titres en moyenne sur les 15 ans et plus). Enfin, ce n’est pas parce que l’on lit de plus en plus sur les supports numériques que l’on ne lit plus les titres papiers car 54% des personnes qui lisent une marque de presse en version numérique lisent aussi sa version «print» d’origine. Nous pouvons parler de cercle vertueux et de complémentarité entre les lectures papier et numérique.
100%media : Les évolutions d’audience et de diffusion vont parfois en sens inverse. Comment l’expliquer ?
NC : Il est toujours bon de rappeler que l’audience n’est pas la diffusion et inversement. Un exemplaire diffusé peut générer un nombre plus ou moins élevé de lecteurs qui ne sont pas forcément des acheteurs. Cela varie en fonction de la périodicité du titre, de sa durée de vie, de sa structure de distribution (poids de la vente au numéro, des abonnements, etc…). Nous assistons en parallèle à une légère augmentation des taux de circulation (rapport entre le nombre de lecteurs et la diffusion France payée), notamment sur les familles de presse grand public. Il s’agit peut-être d’un effet lié à la crise qui favoriserait les prêts ou une plus grande circulation d’un même exemplaire entre proches, mais l’audience et donc le nombre de contacts distribués peut s’en trouver favorisée. D’autre part, l’impact des développements numériques d’une marque de presse peut jouer sur son audience malgré une tendance à la baisse de sa diffusion. Nous travaillons d’ailleurs à l’intégration des audiences des versions numériques PDF dans ONE pour 2014.
Enfin, au global, les univers de travail sont différents avec 201 titres publiés dans ONE à comparer aux 610 titres contrôlés à l’OJD. Ces indicateurs d’audience et de diffusion sont les deux indicateurs de référence et complémentaires de la presse, ce qui procure une richesse d’analyse disponible incomparable pour notre média.
Nicolas Cour, Directeur Général d'Audipresse
