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Audiovisuel public : indécision et privatisation, quelles conséquences ?

Audiovisuel public : indécision et privatisation, quelles conséquences ?
La suspension des travaux parlementaires signifie que tous les textes sont considérés comme nuls et non avenus. Celui de l'audiovisuel public en fait partie.

L’annonce récente, et sans appel, d’Emmanuel Macron, de dissoudre l’Assemblée Nationale entraîne avec elle la fin de la réforme de l’audiovisuel public, telle qu’on l’envisageait.

Ce choc décisionnaire post-élections européennes emporte avec lui les projets de réformes en cours. La suspension des travaux parlementaires signifie que tous les textes sont considérés comme nuls et non avenus. Celui de l’audiovisuel public en fait partie.

Le projet de loi proposé par la ministre de la Culture, Rachida Dati, devra donc repasser par la case départ, comme la proposition d’un nouveau mode de financement portée par les députés Quentin Bataillon et Jean-Jacques Gaultier.

De nouveaux textes et de nouveaux débats devront donc avoir lieu, si ces derniers reviennent sur les tables de l’Assemblée nationale.

Le RN souhaite privatiser

Enorgueilli de cette décision, le Rassemblement National, par la voix de Sébastien Chenu, s’est exprimé pour une privatisation de l’audiovisuel public, à des fins de réduction des dépenses publiques : « la privatisation du service de l’audiovisuel public, c’est 3 milliards d’euros », a-t-il déclaré au micro d’Apolline de Malherbe.

Le parti d’extrême droite, qui a récolté 31,5% des voix dimanche 9 juin, se voit, à la suite du second tour des élections législatives (30 juin et 7 juillet), remporter la majorité des sièges dans l’Hémicycle, et donc prendre la tête d’un gouvernement de cohabitation. La dernière cohabitation a eu lieu de 1997 à 2022 sous Jacques Chirac. Lionel Jospin avait alors pris la tête du gouvernement.

Quelles conséquences ?

La privatisation de l’audiovisuel public, mènerait inexorablement vers l’ouverture aux annonceurs des écrans publicitaires de chaque chaîne, le retour de la publicité après 20h, sans oublier une très probable chute généralisée des tarifs au spot.

Une question brûle les lèvres : quel candidat au rachat ? Si Bouygues s’était offert (3 milliards de francs) TF1 en 1987, passant devant le groupe Hachette, grand favori au rachat à l’époque, les candidats d’aujourd’hui pourraient être les candidats (déchus) actuels aux fréquences TNT. Vincent Bolloré et Rodolphe Saadé ont déjà un pied sur le petit écran, tandis qu’une marque d’intérêt de Xavier Niel, candidat malheureux lors des dernières remises en jeu des fréquences TNT (projet SIX), n’étonnerait pas.

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