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Audiovisuel public : la réforme joue de malchance selon Delphine Ernotte

Audiovisuel public : la réforme joue de malchance selon Delphine Ernotte
Sans vote sur un financement pérenne d'ici fin 2024, « l'année prochaine, le service public audiovisuel sera budgétisé comme n'importe quelle commodité » et « ce n'est pas un bon système pour garantir l'indépendance », estime Delphine Ernotte.

La présidente de France Télévisions Delphine Ernotte a estimé ce mardi que le projet de fusion de l’audiovisuel public « joue de malchance » du fait de la dissolution de l’Assemblée nationale, en se disant « inquiète » surtout sur le financement du secteur.

« La réforme de la gouvernance, décidément, joue de malchance puisque c’est une réforme qui a été avortée déjà en 2020 (par la crise du Covid, ndlr) et là, on a les choses sur la table mais il n’y a plus de Parlement pour le voter donc forcément c’est un peu en suspension », a déclaré Delphine Ernotte en marge d’une conférence de presse sur le dispositif de FranceTV pour les Jeux olympiques.

Le projet de fusion en 2026, porté par la ministre de la Culture, est remis en cause par la convocation d’élections législatives anticipées. Pour sa part, le Rassemblement national promet de privatiser rapidement l’audiovisuel public en cas d’arrivée au pouvoir.

La présidente de France Télévisions a mis en exergue la question du financement, « un vrai sujet de préoccupation ».

Depuis la fin de la redevance en 2022, l’audiovisuel public est financé par une fraction de TVA, selon un mécanisme temporaire, jusqu’à fin 2024.

En parallèle du projet de fusion des télés et radios publiques, les députés Quentin Bataillon (Renaissance) et Jean-Jacques Gaultier (LR) avaient préparé un texte de loi devant assurer au secteur un financement pérenne, via un « prélèvement sur recettes » du budget de l’État.

« Je rappelle que, constitutionnellement, l’audiovisuel public est indépendant », a lancé la patronne de France Télé. « Et une des conditions de son indépendance, cela a été rappelé par deux fois par le Conseil constitutionnel, est l’indépendance du financement et la garantie d’un financement suffisant », a-t-elle ajouté.

Sans vote sur un financement pérenne d’ici fin 2024, « l’année prochaine, le service public audiovisuel sera budgétisé comme n’importe quelle commodité » et « ce n’est pas un bon système pour garantir l’indépendance », estime Delphine Ernotte.

Craint-elle une baisse du budget alloué en cas de majorité RN au Parlement ? « Je ne fais pas de politique fiction », a-t-elle balayé. « La seule chose moi qui m’importe au fond c’est l’indépendance de l’audiovisuel public, la liberté d’expression, la liberté éditoriale et (…) j’ai bien l’intention de continuer à l’exercer ».

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