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Royaume-Uni : le fonds Redbird IMI ne rachète pas The Telegraph

Royaume-Uni : le fonds Redbird IMI ne rachète pas The Telegraph
Le groupe The Telegraph détient également l'hebdomadaire Spectator – Crédit : DR

Le fonds américano-émirati Redbird IMI a abandonné son projet d’acquisition du groupe propriétaire du quotidien conservateur britannique The Telegraph, battant en retraite après la polémique suscitée par l’opération sur d’éventuels dangers pour la liberté d’expression.

« RedBird IMI a confirmé son intention de se retirer de son projet d’acquisition du Telegraph Media Group et de procéder à la vente » d’une option d’achat dont il dispose sur l’entreprise, selon une déclaration du fonds.

La vente du groupe The Telegraph, qui détient également l’hebdomadaire Spectator, suscite depuis des mois des inquiétudes au sein de la majorité conservatrice au pouvoir, mais aussi des défenseurs de la liberté de la presse.

« Tout au long de ce processus, j’ai fait part de mes inquiétudes quant à l’impact potentiel de cet accord sur la liberté d’expression et la présentation fidèle de l’actualité », a réagi la ministre de la Culture Lucy Frazer.

En janvier, le gouvernement avait demandé à l’autorité britannique de la concurrence, la CMA, et au régulateur des médias, l’Ofcom, d’évaluer cette opération, avant d’annoncer en mars en enquête approfondie.

L’exécutif avait aussi annoncé en mars son intention de légiférer pour empêcher de façon générale la prise de contrôle de journaux britanniques par des Etats étrangers, un élément clé dans la décision du fonds américano-émirati d’abandonner l’opération.

Lourdes dettes

Propriété depuis 2004 de la famille Barclay, le groupe The Telegraph avait été mis en vente en octobre dernier par la banque britannique Lloyds, pour éponger de lourdes dettes d’environ 1,2 milliard de livres (1,4 milliard d’euros).

Mais une coentreprise entre le fonds américain Redbird et le fonds d’investissement dans les médias d’Abou Dhabi (IMI), baptisée Redbird IMI, a passé fin 2023 un accord avec la famille Barclay pour rembourser sa dette, ce qui est chose faite depuis décembre dernier.

En échange, l’entité comptait prendre le contrôle de l’entreprise en utilisant une option pour convertir une partie du prêt en actions du groupe de médias.

Cette offre aurait permis au quotidien de « bénéficier des protections éditoriales les plus solides jamais proposées pour un journal britannique, ainsi que d’investissements indispensables », a fait valoir Redbird IMI.

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