Le groupe néerlandais Azerion a annoncé ce lundi le rachat de l’adtech française Hawk. Il s’agit de la première acquisition de l’année pour la société fondée en 2014 par deux ingénieurs néerlandais. Mickaël Ferreira, VP opérations du groupe et Antoine Ripoche, country manager France chez Azerion expliquent à The Media Leader ce qui a motivé cette acquisition et la stratégie de développement.
On disait Azerion boulimique de rachats. Le groupe néerlandais n’avait pas fait parlé de lui, sur ce plan là, depuis le début de l’année. Il aura fallu attendre mi-octobre pour avoir la confirmation des rumeurs et des négociations entamées depuis plusieurs mois avec le DSP Hawk dont on connaissait les difficultés après une levée de fonds manquée en début d’année.
Première acquisition de l’année
« C’est notre première acquisition cette année pour plusieurs raisons. D’abord, il n’y avait pas d’opportunité même si nous sommes très sollicités, et nous avons pris le temps de structurer le groupe et d’accélérer les intégrations » explique Mickaël Ferreira. Il faut dire que l’année 2022 avait été très prolifique avec la reprise, notamment de la régie audio Targetspot ou l’adtech Adverline, sans compter d’autres rachats sur d’autres marchés européens. Une stratégie d’acquisition qui commence à donner des résultats financiers probants avec un EBITDA qui a cru de 55% au 1er semestre 2023 avec un chiffre d’affaires de 235 millions d’euros en hausse de 18% par rapport au 1er semestre 2022.
L’adtech Hawk fondée par Hakim Metmer et Renaud Biet en 2014 sous le nom Tabmo avait commencé à tisser des liens avec Azerion depuis plusieurs mois. « Si les discussions se sont accélérées cet été, nous avions déjà un partenariat commercial depuis 1 an. Les connexions techniques sont déjà opérationnelles. Ceci est juste une nouvelle étape » détaille Antoine Ripoche.
100% du capital cédé avec un earn out
Azerion va reprendre 100% du capital d’Hawk dont plus de la moitié était encore détenu par les fondateurs, les autres actionnaires étant des fonds d’investissement. Le groupe néerlandais annonce une enveloppe de 20 millions d’euros maximum, dont 7 millions cette année puis un solde de 13 millions maximum sur les trois années suivantes, sous forme d’un earn-out. Un dispositif qui rémunère les vendeurs sur la base des performances à venir. « Les fondateurs restent dirigeants et vont développer Hawk dans les autres pays. Ils sont les mieux placés pour faire de l’évangélisation sur les marchés où Azerion est présent » souligne Mickaël Ferreira.
Reprise de l’ensemble des effectifs
L’intégration de la centaine de salariés de Hawk est déjà lancée. Ils arriveront début novembre dans les locaux du groupe, rue Mogador dans le 10ème arrondissement de Paris. Les équipes britanniques et allemandes seront également rattachées aux bureaux locaux d’Azerion qui compte désormais 1200 collaborateurs, dont 150 en France. « Notre vocation est de fédérer des acteurs européens pour avoir des tailles critiques. Nous avons une capacité à scaler une société en quelques jours grâce à notre implantation dans la plupart des marchés du monde », rappelle Mickaël Ferreira.
« Nous reprenons l’ensemble des équipes d’Hawk. Il n’y aura pas de plan de départ car nous avons réellement besoin de leurs expertises pour grandir et accompagner ces forts enjeux de développement » ajoute Antoine Ripoche.
Côté business, le positionnement de Hawk a réellement tapé dans l’œil d’Azerion. « C’est une très belle marque qui a acquis une vraie notoriété en France. Au-delà, Hawk va nous apporter une vraie stratégie autour de l’omnicanalité mêlant l’affichage numérique (DOOH), l’audio digital, la télévision connectée (CTV) et l’hyperlocal via une plateforme d’achat unique. Nous allons pouvoir construire de vrais scénarii sur l’intégralité de nos assets, et accélérer sur le DOOH » promet Antoine Ripoche. La marque Hawk devrait rapidement devenir « Hawk by Azerion » sur les marchés où celle-ci opère déjà.
